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Qu’est-ce que l’inventaire de stock physique ?

Que votre entreprise ait ou non des stocks, l’inventaire est une procédure annuelle obligatoire afin d’évaluer son patrimoine. Il est obligatoirement réalisé au 31 décembre et se décline en deux volets qui distinguent ainsi le stock théorique du stock physique ; ce dernier élément tant apprécié après la réalisation de l’inventaire physique. En quoi consiste-t-il ? Explications.

Inventaire physique

Inventaire physique et inventaire théorique

Afin d’avoir connaissance de ses stocks à tout moment, l’entreprise peut s’appuyer sur l’inventaire théorique.

C’est celui qui figure dans le logiciel de gestion des stocks et qui est calculé en additionnant au stock initial les entrées et en soustrayant les sorties. Toutefois, pour différentes raisons, celui-ci peut être incorrect. C’est le cas si des erreurs ont été réalisées lors de la saisie, si certains calculs sont faux (par exemple si la matière première incorporée dans la fabrication indiquée dans le logiciel ne correspond pas à la réalité), si des vols ont été commis, ou si des produits défectueux sortis du stock n’ont pas été renseignés dans le logiciel.

En somme, les causes sont nombreuses et variées. C’est pourquoi, il est important de réaliser régulièrement des inventaires physiques, c’est-à-dire de compter la marchandise.

Quelle est la différence entre le stock théorique et le stock physique ?

Lorsque l’exercice comptable d’une entreprise touche à sa fin, elle doit procéder à inventaire annuel. Cet inventaire consiste à évaluer l’ensemble de son patrimoine, à savoir l’intégralité des actifs et des passifs : biens immobiliers et mobiliers, créances, dettes, etc.

Ces éléments sont ensuite portés au bilan comptable. Sans inventaire, il n’est donc pas possible de le réaliser, ce qui constitue une infraction, le dépôt des comptes annuels au tribunal de commerce étant obligatoire.

 

Les trois inventaires obligatoires pour dresser le bilan comptable

Vous l’avez compris, entreprendre un inventaire permet d’estimer à la fois ce que l’on possède et ce que l’on doit. Trois types d’inventaires sont donc réalisés en vue d’établir le bilan comptable.

Inventaire des immobilisations

Cet inventaire est réalisé à la fin de l’exercice comptable et porte sur toutes les immobilisations financières et corporelles. Comme l’inventaire physique, l’inventaire des immobilisations doit être réalisé une fois par an, au minimum.

Inventaire de caisse

L’inventaire de caisse s’attache à contrôler toutes les opérations inscrites dans le journal de caisse, mais surtout à comparer le solde théorique au solde physique qui est présent dans la caisse. Ainsi, on évite les écarts. Si cet inventaire n’est obligatoire qu’une fois, l’année, quasiment toutes les entreprises le font plusieurs fois au cours de l’exercice.

Inventaire physique des stocks

L’inventaire physique des stocks consiste à compter chaque élément stocké physiquement dans les réserves et entrepôts de l’entreprise : produits finis ou semi-finis, matières premières, marchandises. Il est obligatoirement réalisé au moins une fois par an, en vertu de l’article L 123-12 du Code du commerce. Si la caisse et les stocks sont bien tenus, l’inventaire physique ne doit présenter aucun écart avec le stock théorique.

Quels sont les différents indicateurs de gestion des stocks ?

Durant son exercice comptable, votre entreprise achète et vend des produits finis ou semi-finis, des matières premières pour sa production, etc. : tout ce qui sera évalué lors de l’inventaire physique. L’enjeu d’une bonne gestion de stock consiste donc à réguler et à planifier de façon agile son processus d’exploitation, et ce, afin de minimiser les coûts. Il lui est donc essentiel de repérer les stocks dormants, anticiper les rotations, les moments les plus opportuns pour acquérir ce dont l’entreprise a besoin, etc. En ce sens, l’inventaire physique, quelle que soit sa périodicité, participe à cette régulation qui se caractérise par la définition d’indicateurs de gestion de stocks pertinents.

La qualité de l’information de votre stock (enregistrée dans votre informatique) conditionne aussi la qualité de votre réassort, qui n’est que le fruit d’un calcul sur la base de stocks théoriques.

Stock minimum

Le stock minimum, ou stock d’alerte, est le volume minimum de marchandises qu’une entreprise doit avoir en stock. Lorsque la limite est atteinte, une commande doit être déclenchée. Dans le cas contraire, l’entreprise risque la rupture de stock.

Stock maximum

Le stock maximum est le volume maximum de marchandises qu’une entreprise peut stocker. Elle ne doit pas dépasser cette limite au risque de voir son coût de gestion exploser.

Stock de sécurité

Le stock de sécurité est le volume de marchandises considéré comme essentiel pour maintenir un niveau de service optimal en cas de commandes supérieures à la capacité de production.

Si votre entreprise connaît de grandes rotations, il est particulièrement opportun d’avoir une excellente visibilité sur ces indicateurs, notamment en adoptant un logiciel qui vous permet de réaliser des inventaires physiques permanents ou réguliers.

Quelles sont les différentes méthodes d’inventaires ?

Il existe quatre façons de réaliser un inventaire. Chaque entreprise est libre de choisir celle qui lui convient le mieux, en fonction de la quantité de stock à surveiller tout au long de l’année.

L’inventaire annuel

Comme son nom l’indique, il est réalisé une fois par an, au moment de la clôture des comptes. Il s’agit d’une opération qui consiste à compter tous les stocks. Pour les entreprises qui en ont un certain nombre c’est une mission parfois longue et complexe. Il faut en effet arrêter l’activité, afin que plus aucun produit ne sorte ou n’entre. L’entreprise est en quelque sorte figée. 

Tous les stocks doivent être comptés, ce qui nécessite le suivi d’une procédure rigoureuse comprenant la délimitation des zones de stockage, le comptage en lui-même, puis la vérification. Aucun stock ne doit être oublié, y compris le stock déporté, qui concerne les produits qui restent la propriété de l’entreprise mais qui ne sont pas physiquement présents chez elle.

L’inventaire physique dit annuel est donc une photographie, à un moment donné, de l’état de vos stocks. Nécessitant l’arrêt de tout mouvement dans les stocks, il n’est donc pas rare que l’entreprise ferme ses portes à cette occasion. Il peut donc générer un coût non négligeable pour l’entreprise qui opte pour cette méthode, particulièrement si un recrutement externe est également envisagé pour le réaliser.

L’inventaire tournant

Plutôt que de devoir stopper l’activité un certain temps pour la réalisation de l’inventaire annuel, il est possible de réaliser des inventaires tournants. Il s’agit de compter les produits régulièrement, et au moins une fois dans l’année, mais pas tous au même moment. Les entreprises qui ont des écarts d’inventaire assez importants (différence entre le stock théorique et le stock physique), sont aussi amenées à en réaliser plus fréquemment.

Les stocks sont alors classés par catégorie, en fonction de leur valeur, de leur importance stratégique ou du montant des écarts d’inventaires. Ceux qui sont dans la catégorie A – la plus significative selon les critères recherchés – sont par exemple comptés tous les mois, ceux de la catégorie B, tous les trimestres, et ceux de la catégorie C tous les ans.

L’inventaire dit tournant exige donc de réaliser un inventaire de manière périodique, selon une rotation précise, généralement inspirée de la règle du 80/20 : certains produits sont comptés chaque mois, d’autres chaque trimestre ou une seule fois au cours de l’exercice.
Formule souple et ne nécessitant aucune fermeture, il est assez apprécié des entreprises d’autant plus qu’il permet de déceler assez aisément les stocks dormants.

L’inventaire permanent

L’inventaire physique dit permanent ou informatique est à privilégier lorsque l’on a beaucoup de stocks : chaque produit acheté ou produit est intégré au stock en temps réel.
Ainsi, l’entreprise ne connaît jamais de rupture de stock et optimise son temps et ses coûts, notamment de stockage.

L’inventaire intermittent

L’inventaire dit intermittent permet quant à lui de contrôler les écarts de stock grâce à sa méthode de comptabilisation. Celle-ci consiste à évaluer le stock physique grâce à un comptage en début d’exercice. Ce dernier est ensuite enregistré de façon comptable. À la fin de l’exercice, on crédite le compte de charges concerné de la valeur des marchandises vendues. On débite aussi le compte de variation de stock par la valeur des marchandises vendues.

Ainsi, le choix de la méthode d’inventaire physique dépend de la taille de votre entreprise et de ses capacités de stockage. Une fois, l’inventaire réalisé, il ne vous reste plus qu’à valoriser vos stocks en optant pour l’une des trois méthodes suivantes :

  • Premier entré premier sorti (FIFO)
  • Dernier entré dernier sorti (LIFO)
  • Le coût unitaire moyen pondéré

Quels sont les autres bénéfices d’un inventaire de stock physique ?

Quand une entreprise vend des marchandises, elle réalise une marge commerciale, généralement appelée taux de marque. A contrario, le taux de démarque représente la perte réalisée sur un ou plusieurs produits. La perte réalisée peut être connue ou inconnue. Elle se constate au moment de l’inventaire physique des stocks. Là encore, un inventaire réalisé régulièrement permet d’en minimiser l’impact.

Démarque connue

Ce type de démarque permet d’estimer la réduction de votre stock selon des critères identifiés et comptabilisés dans votre cahier de démarque, comme la casse.

Démarque inconnue

Cette démarque, quant à elle, constate une diminution du stock inexpliquée et généralement imputée au vol ou aux erreurs d’enregistrement dans les entrées et les sorties de stock.

En conclusion, l’inventaire physique vient en complément de l’inventaire de caisse et des immobilisations financières et corporelles. Obligatoire, il est surtout indispensable pour tenir à jour sa comptabilité, ses stocks et son taux de démarque.