Devenir un commerce éco-responsable

Mar 7, 2023 | Actualité, Actualités Fastmag, RSE

Le réchauffement climatique et ses impacts sont de plus en plus visibles. Pour lutter contre ce phénomène, tous les acteurs, qu’ils s’agissent de collectivités, de citoyens, d’associations ou d’entreprises cherchent à améliorer leur empreinte carbone.

De leur côté, de plus en plus de commerçants souhaitent devenir éco-responsables tout en s’inscrivant dans une démarche RSE (responsabilité sociale et environnementale). Le commerce va alors s’engager à mettre en place un certain nombre de démarches dans sa gestion quotidienne mais aussi dans les relations avec ses partenaires, fournisseurs, sous-traitants, clients et salariés.

Un commerce éco-responsable, qu’est-ce que c’est ?

Le commerce éco-responsable vise à intégrer dans sa gestion globale les impacts environnementaux générés par son activité. C’est donc un tout : on ne cherche pas ici uniquement à réaliser quelques actions écologiques mais bien à réfléchir à son activité, à la redéfinir et l’améliorer en incluant dans chaque processus le respect de la nature et de l’environnement. Ces commerces vont alors mettre en place des actions et des outils de développement durable en matière notamment de gestion des déchets, de transport, de numérique, d’énergie et d’approvisionnement. Comme souligné dans la définition de l’ADEME (agence de la transition écologique), ces entreprises ne se contentent pas de respecter les obligations légales dans le domaine de la protection de l’environnement mais vont bien au-delà dans la démarche.

 

Comment devenir un commerce éco-responsable ?

Réaliser un état des lieux

La toute première étape est de réaliser un état des lieux pour savoir où le commerce se situe en matière de responsabilité écologique. Pour cela, le commerçant doit auditer tous ses processus, lister les activités sur lesquelles il a un impact et évaluer le bilan carbone de chacune d’elles :

  • Approvisionnement : où le commerce se fournit-il ? Quel est le positionnement de ses fournisseurs en termes d’écologie ? Les matières premières choisies sont-elles durables ?
  • Transport : comment les biens sont-ils acheminés jusqu’au point de vente ? L’emballage et le conditionnement sont-ils limités ?
  • Energie : quelle est la consommation d’énergie afin de faire fonctionner le commerce ? Le fournisseur d’électricité/gaz choisi se fournit-il via des sources renouvelables ?
  • Financement : la banque chez qui le commerce détient ses comptes bancaires, et a éventuellement réalisé un emprunt bancaire, est-elle étique ?
  • Nettoyage des locaux : les produits utilisés sont-ils sans danger pour la planète ?

L’important est ici de savoir comment l’entreprise se positionne et de lister ses forces et ses faiblesses, afin de prioriser ensuite les actions à mener. À noter que cet audit peut être réalisé en interne, ou via des entreprises spécialisées dans les évaluations RSE, comme Ecovadis.

cahier de charge erp

Se faire aider

Qu’il s’agisse de l’État, des collectivités locales ou des associations, l’environnement est un sujet qui tient de plus en plus à cœur et, à ce titre, les aides sont nombreuses :

  • Obtenir un diagnostic individuel gratuit et/ou des aides financières pour les PME engagées dans la transition écologique dans le cadre du plan France Relance ;
  • Solliciter l’aide d’un conseiller développement durable dans les chambres de commerce et d’industrie ou les chambres des métiers et de l’artisanat ;
  • S’adresser à des associations comme Zéro Waste France qui propose des ateliers, conférences, interventions ou diagnostics en vue d’aider les entreprises à entamer une démarche zéro déchet ;
  • Rejoindre les groupes de commerçants engagés de proximité ;
  • Obtenir un suivi personnalisé de l’ADEME ;
  • Bénéficier d’aides financières de la part des régions. En Ile-de-France par exemple, des chèques efficacité énergétique pouvant aller jusqu’à 10 000 euros pour investir dans des projets visant à faire des économies d’énergie sont octroyés ;

 

Adopter les bons gestes au quotidien

Adopter les gestes adéquats au quotidien, c’est un bon départ, même si ce n’est pas suffisant pour se considérer, et être considéré, comme un commerce éco-responsable. Cela passe par :

Gestion des déchets

En matière de gestion des déchets, le commerçant peut :

  • Installer des poubelles de tri afin de jeter les déchets correctement et de permettre leur recyclage. Pourquoi d’ailleurs ne pas aller au-delà du traditionnel recyclage du papier/carton, des plastiques et du verre, mais aussi installer un composteur de matières organiques pour les déchets alimentaires ;
  • Mettre à disposition des salariés des contenants réutilisables tels que des gourdes ou des tasses, pour éviter les bouteilles en plastique et les gobelets jetables ;
  • Ramener dans les points de collecte les piles et les batteries usagées ;
  • En ce qui concerne les invendus pour les commerces de produits périssables, chercher d’autres débouchés en les donnant à des associations ou en les revendant à prix cassés ;
  • Donner une seconde vie aux invendus non périssables en les revendant via des plateformes de vente privée, des destockeurs ou des marchés à l’export ;
  • Ne pas distribuer de sacs plastiques à durée de vie limitée mais proposer aux clients des sacs réutilisables ;
  • Faire remplir les cartouches d’encre vides dans un magasin spécialisé.

Énergie

L’amélioration de l’empreinte carbone passe par :

  • Le choix d’un fournisseur d’énergie verte, mettant à disposition de ses clients une électricité 100% renouvelable, grâce à l’utilisation d’installations éoliennes, photovoltaïques et aux centrales hydrauliques ;
  • La baisse du chauffage: 1 degré de moins équivaut à une baisse de 7% de sa facture ;
  • L’isolation des locaux, par exemple avec la création d’une toiture végétale pour les commerçants qui le peuvent, ou l’installation de fenêtres à double vitrage ;
  • Le choix d’ampoules LED et d’équipements peu énergivores (ordinateurs, imprimantes…) ;
  • Le suivi de la consommation d’eau via des régulateurs de flux sur les robinets ;
  • L’installation de détecteurs de présence afin d’éviter de laisser la lumière allumée dans des pièces où personne ne se trouve.

Transport

En la matière, le commerçant peut choisir de favoriser les modes de transport vert pour ses salariés. Cela passe par la mise en place d’indemnités kilométriques vélo, l’installation d’un abri pour les deux roues si le local le permet, l’incitation à prendre les transports en commun ou à faire du covoiturage pour les zones peu desservies.

Équipement et numérique

L’impact du numérique sur la vie du commerce ne doit pas être minimisé. Il est ainsi possible de :

  • Demander à tous ses salariés de supprimer les mails inutiles et volumineux et de ne pas s’abonner à des newsletters sans intérêt ;
  • Faire le choix d’un moteur de recherche éco-responsable ;
  • Choisir un hébergeur web vert;
  • Si le commerçant est présent sur les réseaux sociaux, faire du tri dans toutes ses anciennes publications et supprimer les plus vieilles photos qui ne seront jamais vues ;

En matière d’équipements, il est possible de choisir d’acheter des biens d’occasion et/ou des matériaux naturels comme le bois, pour se doter par exemple d’étagères de rangement, de comptoirs ou de tables. Ces biens peuvent être trouvés dans des brocantes ou via des ventes aux enchères réalisées après les faillites. Enfin, le recyclage d’objets industriels ou vintages comme les palettes, les tourets ou les chaises d’école est de plus en plus tendance.

S’informer

On l’a vu, des actions peuvent être réalisées dans de nombreux domaines. Mais comment savoir de quelle façon agir ? Afin d’être toujours à la page, il est essentiel de réaliser des veilles informationnelles régulières, ne serait-ce que sur Internet.

Si vous cherchez à aller au-delà et que vous estimez que les informations sur le web ne sont pas suffisantes, vous pouvez faire appel à des agences spécialisées dans le domaine, ou à vous rendre à des salons professionnels dédiés. N’hésitez pas à vous inspirer des best practices que vous pouvez voir chez les autres.

 

Impliquer le plus grand nombre

L’impact écologique du commerce est l’affaire de tous les collaborateurs. Cela ne sert à rien de mettre en place des éclairages basse consommation si les salariés laissent systématiquement la lumière allumée dans des espaces où ils ne se trouvent pas. De même qu’installer des poubelles à recyclage si tous les déchets finissent systématiquement dans le même contenant. Il faut donc sensibiliser tous les salariés à cette démarche, leur décrire le plan d’action et leur expliquer l’impact et les motivations derrières ces changements. Expliquez-leur qu’ils sont l’image du magasin, les représentants. Imaginez un commerce qui s’inscrit dans une démarche éco-responsable mais dont les salariés fumeraient devant la devanture et jetteraient leurs mégots sur le caniveau juste devant.

D’ailleurs, les salariés sont parfois eux-mêmes les premiers demandeurs pour ce genre de démarche. N’hésitez pas à les solliciter, à leur demander leur avis et à être ouvert à toutes les propositions qui émaneraient directement de leur part.

Les clients peuvent aussi être sensibilisés : au-delà d’être un outil marketing et d’accroitre les ventes, être un commerce éco-responsable permet aussi de montrer l’exemple vis-à-vis de ses clients. Le message est simple : si nous pouvons le faire à l’échelle d’un commerce, vous pouvez aussi mettre en place des actions.

 

Choisir des produits éco-responsables

On aura beau faire tout son possible en appliquant des écogestes, on ne sera jamais éco-responsable si les produits proposés à la vente ne le sont pas. C’est pourquoi, le choix du ou des fournisseurs est indispensable. Par exemple, pour les commerces textiles, il faut s’assurer que les produits sont conçus à partir de ressources renouvelables, comme de la laine, du chanvre ou du lin, que leur production n’a pas demandé une trop grande consommation d’eau, qu’ils sont durables dans le temps et qu’ils ne vont pas se détériorer dès les premières utilisations. La mode cherche à se réinventer. De plus en plus de commerçants se tournent vers une logique slowfashion où les produits ne sont pas renouvelés constamment, tout en privilégiant les circuits courts.

La fin de vie doit aussi être examinée attentivement : les produits peuvent-ils être recyclés facilement ? Sont-ils biodégradables ? S’inscrivent-ils dans une démarche d’économie circulaire ? Sont-ils facilement réparables s’ils tombent en panne ?  Ont-ils une durée de vie la plus longue possible ? Les clients peuvent-ils ramener leurs produits usagés en magasin pour leur donner une seconde vie ?

Attention également au packaging qui finit trop souvent directement à la poubelle. A ce titre, il vaut mieux privilégier la vente de produits en vrac, en grande contenance ou sous forme d’écorecharges. C’est ainsi tout le cycle de vie qui doit être analysé : de la fabrication au recyclage.

 

Obtenir des labels

L’obtention d’un label n’est pas une fin en soi, mais constitue un signe que l’entreprise est sur la bonne voie. Il est aussi un gage de confiance auprès des tiers, qu’il s’agisse de fournisseurs ou de clients.

Ces labels peuvent être obtenus auprès de différents organismes et varient en fonction du secteur d’activité. Les plus connus sont les suivants :

  • L’Écolabel européen, seul label écologique officiel utilisable dans tous les pays de l’Union européenne ;
  • Le label NF Environnement, outil de reconnaissance de la qualité écologique d’un produit ;
  • Le label Engagé RSE, qui se base sur les référentiels internationaux comme l’ISO 26 000 ;
  • La mention « made in France » apposée sur le produit afin de garantir son origine (ou tout du moins une forte proportion) ;
  • Le label Lucie, qui se veut l’équivalent des labels bios dans le domaine de l’agriculture, mais pour les entreprises et les organisations ;
  • Le label B Corp, dont les entreprises œuvrent à passer d’une économie actionnariale à partenaire, créatrice de valeur pour tous les écosystèmes.

Si les labels ne sont suffisants, il existe un cran au-dessus pour les commerces éco-responsables : l’entreprise à mission. Il s’agit pour une société de se doter d’une raison d’être qui intègre la prise en compte des impacts environnementaux, sociaux, et sociétaux de leurs activités. C’est une notion reprise dans les statuts de la société, et, qui engendre la définition d’objectifs devant être suivis et atteints.

    Pourquoi devenir un commerce éco-responsable ?

    Devenir un commerce éco-responsable est pour certains un devoir. Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, voici quelques arguments :

    • Accroitre les ventes : de plus en plus de citoyens font attention à l’impact de leur consommation et cherchent à limiter leur empreinte carbone. Ils souhaitent savoir d’où ce qu’ils consomment provient, dans quelles conditions il a été produit, comment il a été transporté. Ils se tournent de plus en plus vers le vrac, afin de limiter l’utilisation de plastique et cherchent des produits locaux ou, a minima, made in France dans le respect des normes…En devenant un commerce éco-responsable, vous répondez alors à leurs attentes ;
    • Recruter plus facilement des salariés, et fidéliser ceux déjà présents. La quête de sens des salariés dans leur travail est de plus en plus forte. Ils cherchent à travailler pour des entreprises ayant un engagement environnemental ou social important ;
    • Améliorer ses marges : il serait faux d’associer systématique une démarche éco-responsable à une augmentation des charges. Au contraire, c’est une approche qui peut avoir un impact positif sur les marges. Choisir des fournisseurs géographiquement proches limite les coûts de transport, baisser le chauffage réduit la facture d’énergie et revendre certains déchets permet d’accroître sensiblement son chiffre d’affaires…

    En bref, devenir un commerce éco-responsable est davantage une opportunité qu’une contrainte et peut parfois se transformer en avantage concurrentiel.

      En résumé

      • Le commerce éco-responsable intègre les impacts environnementaux issus de ses activités dans sa gestion globale ;
      • Pour y parvenir, il faut d’abord réaliser un état des lieux pour pointer les forces et les faiblesses ;
      • Il est nécessaire d’adopter les bons gestes en matière de gestion des déchets, de consommation d’énergie, de transport, d’équipement et de numérique ;
      • L’impact environnemental d’un commerce repose en grande partie sur le choix de ses produits, leur conditionnement et leur approvisionnement ;
      • Le commerçant doit s’informer mais aussi former les salariés et sensibiliser les partenaires ;
      • De nombreuses aides pour devenir éco-responsable existent ;
      • L’obtention d’un label permet de s’assurer que l’entreprise est sur la bonne voie.

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